Charitable donation is a real pillar that allows good deeds to be sustained over time. Zakaat Al Maal ✦ Sadaqa Jariya ✦ Fidiya & Kaffara ✦ Bank interest
Conflits et insécurité alimentaire
Là où il y a des guerres, la faim suit. Aujourd’hui des millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire liée aux conflits… Des communautés entières n’ont plus accès aux aliments de base. Et dans un monde interconnecté subissant les effets du dérèglement climatique, l’impact de ces crises se propage de plus en plus rapidement, de plus en plus loin.
Mais, il existe des solutions pour redonner de l’espoir. La clé réside dans la coopération, la collaboration internationale et l’action humanitaire.
Les conflits : le moteur de la faim
Dans les zones de conflit, les infrastructures sont démolies, les champs sont abandonnés, les routes commerciales sont coupées.
Les agriculteurs, en première ligne, voient leurs moyens de subsistance disparaître. Les systèmes d’irrigation, les greniers à céréales, les marchés locaux sont anéantis. Les semences, les outils agricoles et le bétail sont souvent volés ou détruits. Ils ne peuvent plus cultiver, vendre ou acheter de la nourriture.
Dans des pays comme la Syrie ou l’Afghanistan, la guerre a endommagé les réseaux d’irrigation, les routes et les marchés, créant une dépendance totale à l’aide extérieure. En 2011, avant le conflit, la Syrie était autosuffisante. Désormais, elle dépend massivement de l’aide internationale.
Le saviez-vous ? Huit des dix pays africains les plus gravement touchés par l’insécurité alimentaire sont en proie à des conflits.
L’influence des conflits sur les chaînes d’approvisionnement mondiales
Les conflits désorganisent les chaînes d’approvisionnement alimentaires mondiales ce qui provoque une insécurité alimentaire s’étendant bien au-delà des zones de tension. La guerre en Ukraine depuis 2022 en est une bonne illustration. La production et les exportations de ce pays, un des plus grands exportateurs de blé, tournesol, maïs et colza, ont été complètement perturbées. Cela a entraîné une flambée des prix des aliments, en particulier dans les régions du monde dépendantes de ces importations, comme l’Afrique et le Moyen-Orient.
Le saviez-vous ? La Somalie dépend entièrement des importations de blé provenant de la Russie et de l’Ukraine, tandis que le Soudan en obtient 75 % de ces deux pays.
Les déplacements forcés et l’insécurité alimentaire
En temps de guerre, des millions de personnes fuient leurs foyers. Ces déplacements massifs créent des crises humanitaires où l’accès à l’alimentation devient critique. Dans les camps de réfugiés, la nourriture fournie principalement par les organisations internationales est souvent insuffisante.
En 2023, le conflit au Soudan, qui a éclaté en avril, en est un exemple marquant. Les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont entraîné une grave crise humanitaire. 2,1 millions de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins comme le Tchad, l’Égypte et le Soudan du Sud. Éloignés de leur foyer, tous survivent dans des conditions précaires. Les infrastructures pour l’eau potable sont insuffisantes, voire absentes. La nourriture et les médicaments manquent cruellement. Les enfants sont davantage vulnérables aux épidémies.
Le saviez-vous ? Après 15 mois de conflit, le Comité de Révision de la Famine (CRF) a confirmé une situation de famine dans le camp de Zamzam, situé au Nord-Darfour, qui abrite plus de 400 000 déplacés.
L’insécurité alimentaire et le changement climatique : un facteur de conflits
L’insécurité alimentaire peut aussi être une cause de conflits. Quand les gens n’ont pas assez à manger, ils se battent pour survivre. La faim pousse les communautés au désespoir. Cela peut provoquer des tensions, des révoltes, et finalement, des guerres. Le changement climatique joue un rôle crucial dans l’aggravation de ces tensions.
En effet, les sécheresses récurrentes, les précipitations irrégulières, les températures extrêmes, affectent directement la production agricole. Les rendements des cultures diminuent à cause de la dégradation des sols, de la pénurie d’eau et des conditions météorologiques. L’insécurité alimentaire s’intensifie, menant à une augmentation de la malnutrition et de la pauvreté. Cette précarité alimentaire peut pousser les populations à migrer ou à entrer en conflit pour l’accès aux ressources.
En Afrique de l’Ouest, Est et centrale, par exemple, la sécheresse prolongée a contribué à l’essor des conflits intercommunautaires. Les agriculteurs et les éleveurs se battent pour les rares ressources restantes : l’eau, la terre et les pâturages.
Par ailleurs, les jeunes, souvent privés d’opportunités économiques sont plus vulnérables au recrutement par des groupes armés. Dans les zones où la famine sévit, rejoindre ces groupes peut sembler être la seule option pour survivre. Ainsi, la faim alimente directement les cycles de violence.
Le saviez-vous ? Le Sahel est au cœur d’une crise qui s’aggrave rapidement, marquée par une intensification sans précédent de la violence armée, exacerbée par des évènements climatiques récurrents. La situation a fait chuter la production céréalière de 25 % et a poussé près de cinq millions de personnes à fuir leur domicile, dont 1,8 million au Burkina Faso et 1 million au Tchad. Les fortes précipitations et les inondations en 2022 ont entraîné la mort de 379 personnes et touché environ 1,9 million d’habitants.
Assurer la sécurité alimentaire dans le monde malgré les conflits
Il n’est pas trop tard pour transformer l’avenir de ces pays malmenés, pour redonner de l’espoir à ces populations dans le besoin, pour leur assurer la sécurité alimentaire. Comment ? En renforçant la synergie entre les domaines de l’humanitaire, du développement et de la construction de la paix. Mais ce n’est pas tout. Il faut sans délai adopter des stratégies audacieuses pour atténuer et s’adapter aux effets du changement climatique !
Premièrement, mettre fin aux conflits est une priorité. La paix est la condition sine qua non pour venir à bout de l’insécurité alimentaire. Les accords de paix doivent intégrer des stratégies pour reconstruire les infrastructures agricoles et relancer l’économie rurale.
L’aide humanitaire joue également un rôle essentiel. Les organisations internationales, comme le Programme Alimentaire Mondial (PAM), travaillent sans relâche pour apporter de la nourriture dans les zones de conflit. Leur action sauve des millions de vies chaque année. Mais l’aide d’urgence ne suffit pas. Il faut investir dans des solutions durables.
Le développement de systèmes alimentaires résilients est crucial. Cela signifie soutenir les petits agriculteurs, optimiser les infrastructures rurales, et garantir l’accès aux semences et au matériel agricole. Les technologies modernes, comme l’irrigation au goutte-à-goutte ou l’agriculture de précision, peuvent aider à améliorer la productivité dans les zones touchées par les conflits.
L’éducation fait également partie de la solution. En enseignant aux jeunes générations des pratiques agricoles durables, nous pouvons créer un futur plus résilient. Les programmes de formation agricole et les coopératives locales peuvent permettre aux agriculteurs de diversifier leurs cultures, d’améliorer leurs rendements, et de rendre leurs communautés plus résistantes aux crises.
Chez LIFE, nous intervenons en urgence, mais veillons aussi à assurer la reconstruction des communautés. Présent en Palestine depuis de nombreuses années, nous redoublons d’efforts pour aider la population à Gaza depuis l’aggravation du conflit (distribution de colis alimentaires, de kits d’hygiènes, de jouets, de médicaments, etc.)
Au Liban, dans le camp d’Abu Ibrahim où de nombreux réfugiés syriens se sont installés, nous faisons tout notre possible pour améliorer leurs conditions de vie. Construction de réservoirs d’eau et d’un système de panneaux solaires pour un forage, réalisation de latrines et de fosses septiques, ajout de gravier sur les chemins, remplacement des bâches des tentes, etc. Nous essayons également de redonner espoir aux enfants en leur proposant des activités ludiques et en soutenant leur retour à l’école grâce à la distribution de kits scolaires
Dans de nombreux pays, nous mettons tout en œuvre pour assurer également la résilience et l’autonomisation des populations dans le besoin en agissant sur plusieurs volets : environnement et lutte contre le changement climatique, eau, éducation. Les projets sont nombreux et durables.
La coopération internationale : un espoir pour l’avenir
Enfin, la coopération internationale est cruciale pour résoudre ce problème. Les gouvernements, les ONG et les institutions internationales doivent unir leurs forces. Des initiatives comme les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies visent à éradiquer la faim d’ici 2030. Bien que cet objectif semble ambitieux, il est réalisable avec une volonté politique forte et une mobilisation des ressources.
Les solutions locales doivent aussi être encouragées. Les communautés sont souvent les mieux placées pour comprendre et résoudre leurs défis. Il est donc essentiel de les impliquer dans les processus décisionnels. Cela nécessite de soutenir les femmes, qui sont la plupart du temps les premières à souffrir de l’insécurité alimentaire, mais qui jouent un rôle central dans la production et la distribution de nourriture.
L’humanité a surmonté de multiples crises par le passé. La faim et les conflits peuvent être résolus, mais cela exige des efforts conjoints. Les solutions existent et sont à notre portée. Le chemin est long, mais l’espoir est là. Les exemples de paix retrouvée et de reprise agricole après des conflits sont nombreux. Le Rwanda, par exemple, a connu une reprise impressionnante après le génocide de 1994. En se concentrant notamment sur la paix et le développement agricole, le pays a fait des progrès considérables dans la lutte contre la faim.
Chaque geste compte. Chaque effort pour promouvoir la paix, soutenir les agriculteurs, ou fournir de l’aide humanitaire peut faire la différence. Ensemble, nous pouvons bâtir un monde où ni la guerre ni la faim n’ont leur place. L’insécurité alimentaire n’est pas une fatalité. C’est un défi, certes, mais un défi que nous pouvons relever. La paix, la coopération et la solidarité mondiale sont les clés d’un avenir sans faim.
Ensemble, nous pouvons changer les choses.